TW : cette histoire parle de violences physiques et psychologiques intrafamiliales ⚠️
« Aujourd’hui, je me reconstruis, j’apprends à vivre et à avancer » est un témoignage qui mêle solitude, enfance « modèle » et (re)construction personnelle dans un environnement familial violent.
 
« Avant de raconter mon histoire, il est important de savoir que j’ai mis énormément de temps à me décider. Quand je parle de mon adoption, il y a souvent un malaise à l’intérieur de moi, quelque chose qui ressemble à du mal-être et qui est sûrement lié à ce que j’ai vécu.
 
Je suis né au Brésil, au nord-est, dans une petite ville située à proximité de Joâo Pessoa.
 
Je ne sais absolument rien de ma famille biologique. D’après ce que l’on m’a dit, j’ai été retrouvé dans un carton, tout près d’une favéla. La personne qui m’a trouvé était un juge d’orphelinat. Mes parents adoptifs sont arrivés et ont effectué une adoption plénière.
 
On leur a dit qu’on ne savait absolument rien de moi.
 
2 semaines plus tard, je suis arrivé en France, dans une petite ville du sud à proximité de Montpellier. J’ai su que j’étais adopté dès que j’ai été en âge de le comprendre.
 
J’ai eu une enfance très particulière.
 
Confronté au fait que mes parents adoptifs m’ont éduqué à la dure, afin d’être un enfant modèle, et m’ont fait comprendre que tout ce que j’avais avec mon pays de naissance c’était ma couleur de peau, mais que je devais être un enfant parfait comme eux le souhaitaient, car j’étais devenu français, qu’ils m’avaient « sauvé » de la misère, que je devrais me battre pour être accepté.
 
J’ai eu une grande abondance matérielle, les meilleures écoles privées, où j’ai connu, dès l’âge de 6 ans mes premières remarques racistes.
 
Je devais bien travailler sinon ma mère aurait « honte de moi ».
 
Puis ma mère a fait une dépression, elle a fait une fausse couche, et elle est devenue violente, elle m’a frappé, puis m’a souvent dit qu’elle regrettait de m’avoir adopté, que si elle avait su «  elle aurait mieux fait de se couper les jambes plutôt que d’être venue me chercher ».
 
Mon père n’était pas très présent, il travaillait beaucoup.
 
En grandissant, les coups ont cessé car elle se faisait mal, à force de me frapper.
 
Non content de ne pas me trouver une identité, un but dans la vie, une place dans ce monde, j’ai quand même tenu bon. Sans doute grâce à mon chien qui est le seul être qui me défendait pendant les crises de folie de ma mère.
 
Aujourd’hui après de nombreuses années de travail sur moi-même je me reconstruits, j’apprends à vivre et à avancer. Je témoigne de mon expérience car j’ai passé une bonne partie de ma vie à me sentir extrêmement seul, a l’intérieur de moi. Je n’ai pourtant jamais baissé les bras, alors que pendant des années j’étais convaincu que l’enfance que j’ai passé était « normale ».
 
Merci pour la lecture de mon témoignage. »
 
 
⚠️ Si vous avez besoin d'échanger avec quelqu'un pour partager votre expérience / trouver un soutien, vous pouvez 👇🏾 → Vous tourner vers l’association adopt’écoute dont la permanence est ouverte le samedi de 13h à 16h → Aller dans un centre médico psychologique (CMP). Les consultations sont prises en charge par la sécurité sociale → En parler à votre médecin généraliste dans un premier temps – iel peut être une première oreille attentive, bienveillante, externe à vous soutenir et iel peut vous réorienter vers le·s professionnel·les adéquat·es ensuite → Si vous sentez que vous avez besoin d’un soutien de manière urgente, vous pouvez vous présenter aux urgences psychiatriques. Vous y serez pris·e en charge, écouté·e, et médicamenté·e si besoin est → Appeler le 3114 si vous êtes en détresse psychologique / avez des pensées suicidaires. Le dispositif est ouvert tous les jours, 24h/24 Prenez soin de vous 🫶🏾
 
 

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